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TAICHI-KIKAKU       CONTACT : TAICHI-KIKAKU

Taichi-Kikaku a donné des représentations dans plus de 24 pays à travers le monde et leur vision de l’art pourrait s’appeler «Shintaishi ou Poésie corporelle», autrement dit «un théâtre nouveau au-delà des paroles».

Ce nouveau théâtre, qui n’a aucun besoin de traduction ni de sous-titres, attache de l’importance à l’universalité, à l’expression et à l’échange de l’énergie spirituelle qui sont communs à tous les pays, cultures et langues.

Le monde artistique de la metteure en scène, Lumiko Morimura, exprime sa vision de la vie et de la mort, de la métempsycose ou réincarnation et de la science morale, non pas par la religion, mais par l’art.

Ce monde de Madame Morimura se décrit comme «une poésie corporelle racontée avec l’énergie spirituelle» et fascine les publics du monde entier.

Projet 1

Friend – celui en train de mourir ce jour (durée : 1h55)

Nous vivons ici
Et disparaitrons un jour l’un après l’autre
…mais je crois à la métempsycose
Alors pourquoi couleront mes larmes
Le jour où tu disparaitras
(Vers tirés des Notes de mise en scène de Rumiko Morimura)

Représentée pour la première fois en 1997 à Tokyo, cette pièce a été jouée en 1998 en Macédoine, en Roumanie, puis en Bulgarie à l’occasion de Festivals internationaux de théâtre, et a réussi à toucher les spectateurs qui, émus, n’en finissaient pas d’applaudir. Cette pièce nous décrit le fait de « vivre » et de « mourir » non pas simplement comme le « début » et la « fin », mais comme un cercle où nous ne cessons de tourner, dans un enchaînement d’éléments inséparables.

Ainsi s’est réalisé notre simple vœu de « transformer la scène en un lieu de communication exceptionnelle où s’échange l’énergie d’amour entre spectateurs et artistes », but primordial de notre compagnie TAICHI-KIKAKU.
Sur la scène, à l’intérieur de ce « cercle tracé sur le sol », référence à la scène originelle du théâtre Nô, se succèdent toutes sortes de formes de la « mort », ce qui non seulement interroge fortement les spectateurs sur le sens de la vie, mais donne aussi aux artistes et au public l’impression de voyager ensemble à la recherche du sens de l’existence métaphysique de l’être humain, qui n’est réductible ni à la mort ni à la vie, à l’horizon du paysage de la mort.
Enfin, il faut not

er que le monde de Rumiko Morimura, sa vision de la mort – au sens non religieux mais artistique du terme – ainsi que sa réflexion sur la métempsycose apparaît comme « un hymne poétique à l’humanité » dans la présente œuvre.

« Au début, je regardais la scène avec inquiétude et étonnement. Puis le spectacle s’est terminé. Et maintenant, ma vie n’a jamais brillé aussi magnifiquement ! » (un spectateur bulgare à la sortie du spectacle)

Projet 2

PILGRIM (durée : 1h50)

Les hommes se rencontrent et se tuent
Les hommes se rencontrent et dansent la valse
Pour danser la valse avec toi à plusieurs reprises
Je viendrai sûrement ici
Je viendrai absolument ici
(Vers tirés des Notes de mise en scène de Rumiko Morimura)

Sur la scène du théâtre à Zagreb (Croatie) en 1999, Rumiko Morimura a senti le regard fort et perçant d’une femme. Celle-ci, actrice originaire de Sarajevo, s’est rendue dans la loge de Morimura pour lui dire que c’était un spectacle magnifique.
Puis, quelques secondes plus tard, elle lui a dit d’un air réfléchi : « Vous devez aller à Sarajevo ». C’est à partir de cette rencontre qu’est née PILGRIM qui a concrétisé pour la première fois le vœu de Morimura de « créer des œuvres qui donnent envie aux spectateurs de ne plus s’entretuer. »
Cette pièce, écrite à une vitesse exceptionnelle pour TAICHI-KIKAKU, a été d’abord présentée à Tokyo en décembre 1999, puis à Sarajevo en 2000 à l’occasion du 40ème Festival international de Théâtre de Sarajevo. Après y avoir obtenu un écho favorable auprès des critiques qui en louaient « la philosophie et la poésie formidables », elle a été également présentée au Sénégal et à la Maison de la culture du Japon à Paris.

Sur la scène, deux voisins reclus chacun dans leur solitude vont-ils continuer à s’affronter ou à s’éviter, ou au contraire, essaieront-ils de se retrouver en tant qu’êtres humains ?
Soudain apparaît une troisième personne qui frappe violemment et obstinément sur la porte… Lorsque cette pièce fut présentée à nouveau après le 11 septembre 2001, les spectateurs crurent qu’elle avait été écrite après l’événement.
Des critiques élogieuses de cette pièce ont été publiées dans L’Humanité ou le Soleil, le plus grand quotidien sénegalais.

Projet 3

Poisson d’or- Métempsycose (durée : 1h30)

Ce n’est peut-être pas moi qui regarde.
Mais c’est peut-être moi qu’on regarde fixement.
Car nous sommes aveugles envers « l’autre monde ».
Désormais, laissez nous commencer.
Veuillez regarder cette pièce comme si vous étiez dans un rêve.

L’être humain continue à exister tant dans ce monde que dans l’autre, répétant la métempsycose.
Il existe dans ce monde comme s’il jouait au théâtre pendant un moment et repart vers l’au-delà en abandonnant tout sans hésitation, amenant avec lui son bagage de souvenirs, sa mémoire et son imagination…

Le poisson d’or est un poisson qui apparaît lentement dans le ciel d’ouest en remuant sa nageoire caudale au moment où, à la mort, l’âme quitte le corps de chaque être vivant. Après avoir entouré le corps du mourant, il retourne, flottant dans le vent, vers le soleil couchant.

Quand il traverse la lumière du crépuscule, ses écailles argentées se teintent d’un éclat doré, c’est pourquoi on l’appelle le poisson d’or. Il est le guide qui conduit les âmes de ce monde vers l’autre. On dit que l’être humain ne peut le voir qu’une seule fois, lorsqu’il est sur le point de mourir. Cependant, très rarement, exceptionnellement, on raconte qu’il existe des gens qui l’ont vu un peu avant leur mort et ces personnes vont passer le reste de leurs vies en ne pensant qu’au poisson d’or, le désirant.

Critique dramatique

Voyageurs allant et revenant entre la vie et la mort Taichi Kikaku « Poisson d’or- Métempsycose»

Critique dramatique de Eisuke Shichiji

 Au commencement de cette pièce, on projette une rangée de maisons à Sibiu, une vieille ville roumaine. On voit plusieurs fenêtres ayant la forme de yeux bridés qui se dessinent entre des toits de brique rouge. Ces fenêtres de style transylvanien sont probablement des trous d’aération. Cependant, on éprouve inconsciemment de la crainte quand on est à la place centrale, entouré de leurs regards.  Il paraît que les yeux de Dieu dessinés sur les murs de la tour d’un temple hindou népalais fixent les visiteurs à la ronde. Lorsqu’on aperçoit Yosuke Ohashi, Asahi Yoshida et Lumiko Morimura restant debout dans le coin de Sibiu, le sous-titre « Ce n’est peut-être pas moi qui regarde. Mais c’est peut-être moi qu’on regarde fixement » apparaît à l’écran.  « Car nous sommes aveugles envers « l’autre monde » ».

   Une fois de plus, ces trois personnages de troupe sont en voyage. Au milieu de la scène, on trouve un cadre rond formé de rails. Quand ils se présentent sur scène, chacun avec leur grande valise, ils s’amusent du voyage en train en buvant et en mangeant. Puis le contrôleur les attrape et les jette dehors. Après avoir tenté de faire de l’auto-stop alors que les voitures roulent à toute vitesse, ils sortent un tissu doré de leur valise. Ils le font flotter à la surface de l’eau et ils y montent. Désormais, le mystérieux voyage commence.

   Il semble bien que ce petit bateau doré est « le Poisson d’or », tel que l’indique le titre. Conduit par ce « poisson d’or », ainsi il n’est pas « le bateau de Charon », ils partent en voyage à trépas, c’est-à-dire que chacun fait un pas vers « l’autre monde ». Aussi, le « poisson d’or » est un poisson imaginaire créé par Paul Klee. Dans son tableau, ce poisson nage posément, une couleur dorée scintillant dans l’eau bleu foncé, comme si la lumière émanait de l’intérieur de son corps.  Dans le dépliant de la présentation, on décrit que « l’être humain ne peut le voir qu’une fois, lorsqu’il est sur le point de mourir ».

   Le pilote Ohashi planait allègrement dans le ciel, mais il s’envase après avoir trouvé le corps d’un petit enfant après avoir fait un atterrissage forcé. Yoshida, en maillot de bain, s’amuse à danser avec des baigneurs, puis il est surpris par l’orage violent et se trouve soudain seul et meurt en solitaire. C’est parce qu’ils ont vu « le poisson d’or ». Toutefois, pourquoi Taichi Kikaku doit décrire tant « la mort » dans sa pièce?

   Le moment le plus émouvant de la pièce met en scène Morimura, seule, qui commence à marcher d’un air abattu vers le fond des planches avec sa valise. Ses deux comparses décédés apparaissent à sa droite et à sa gauche à son insu. L’image de voyage des trois d’autrefois, que M. Tabuchi, auteur d’image, filmait continuellement, se superpose en double.

Morimura le regarde, assis dans le fauteuil du milieu de la scène. C’est un déroulement magnifique que ces deux voyages, l’un réel et l’autre théâtral, qui se cumulent. En Egypte, en Israël, en Côte d’Ivoire et à Sarajevo, dans le désastre, autant de rencontres que de séparations se produisent. Il devait y avoir la joie de le fraternisation et beaucoup de chagrin dans leurs yeux. Bon gré mal gré, ils réalisent que la vie et la mort se répètent sans arrêt, tel devait donc être leur voyage. En ce sens, leur voyage lui-même se pose sur la même ligne que la vie et la mort. Il va sans dire que « le voyage » est une métaphore de la vie. Néanmoins, ni leur voyage ni leur spectacle ne tombent dans la tragédie car nos vies et nos morts sont observées par quelqu’un. Nos vies sont sauvées de la solitude grâce à leur regard. C’est ce que représente cette pièce, « Poisson d’or » .
 

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